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Une rentrée engageante ; interview de Bertrand Raquet, directeur de l'INSA Toulouse

Des primo-entrants issus de processus de sélection très exigeants et attentifs aux enjeux portés par l’établissement, une nouvelle filière par apprentissage côté Génie Électrique et Informatique, de futurs ateliers pour améliorer les conditions de travail des personnels mais aussi la coopération inter-établissement : à l’INSA Toulouse, la rentrée est plutôt sous « bonne tension », comme le souligne Bertrand Raquet.

Quelles sont les nouveautés qui ont marqué cette rentrée pour les primo-entrants ?

Nous constatons d’abord que la très forte attractivité de l’INSA Toulouse, comme celle du Groupe INSA, n’a de cesse de se confirmer, au regard de l’excellence et du nombre de candidatures que nous avons encore eues cette année. Elle est due à la notoriété de notre modèle et à l’engagement des équipes pédagogiques. Nous avons aussi constaté que nos primo-entrants sont déjà en demande de concrétisation du travail que l’on mène autour des enjeux Climat – Énergie, dans le cadre du Shift Project.
Un élément qui contribue aussi à l’attractivité, en témoigne l’affluence de ces derniers à l’occasion de la toute première conférence de rentrée consacrée à la façon dont nous intégrons ces enjeux dans la formation, dans notre recherche mais aussi dans nos pratiques sur le campus. Cette rencontre, qui a vocation à devenir pérenne, vise à mieux « embarquer » les étudiants dans les choix de l’établissement et à la transformation en cours de nos formations. Autre nouveauté importante, l’ouverture de la filière Automatique-Électronique à l’apprentissage par le département Génie Électrique et Informatique, qui répond à la fois à une attente des industriels, mais aussi à un objectif phare de l’établissement, œuvrer à la diversité sociale.

 

Vous œuvrez aussi à transformer les pratiques pédagogiques à l’échelle européenne...

Nous avons en effet obtenu 14 millions d’euros en juillet, avec le Groupe INSA et l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur européens partenaires, pour la phase 2 de développement de ECIU University. Ce financement va nous permettre, pour les quatre années à venir, de développer de nouvelles pratiques pédagogiques en contexte interdisciplinaire et européen.

 

Vous avez toujours également la volonté de poursuivre votre ouverture à la diversité sociale...

Oui, et cette rentrée universitaire est marquée par la parution prochaine du Tome 2 du Livre Blanc. Il propose, à travers des fiches actions élaborées avec différents acteurs de l’ouverture sociale, différentes pistes pour renforcer l’accès de nos filières et les conditions de réussite aux jeunes à potentiel et de milieu social moins favorisé. Il va s’agir par exemple de trouver des moyens de développer de nouvelles actions dans les collèges et lycées, en direction de jeunes dont le potentiel académique ne s’est pas encore révélé. Sur le recrutement, nous allons travailler à la révision de nos critères sous Parcoursup, pour éviter d’éventuels biais sociaux. Et en interne, avec l’expérience acquise par l’accueil de bacheliers technologiques et d’étudiants issus de Classes Préparatoires à l’Enseignement Supérieur, nous saurons faire réussir davantage avec des moyens complémentaires. Enfin, pourquoi pas aussi imaginer à terme un diplôme intermédiaire, un bachelor accrédité par la CTI, pour ceux qui n’arriveraient pas jusqu’au diplôme d’ingénieur ?

 

Au-delà des orientations concernant les étudiants, quelles sont les autres projets de l’établissement ?

Parmi les sujets stratégiques figure, en interne, le travail sur le CVT (Cadre et Conditions de Vie et de Travail), car nous vivons des essoufflements dans nos organisations dans un contexte de manque de soutien de la puissance publique sur nos fondamentaux, les emplois de la fonction publique. Cela fait en effet des années que l’on exhorte la communauté à faire toujours plus et toujours au meilleur niveau, sans moyens adaptés, sans nouveaux postes et avec une reconnaissance de carrière toujours perfectible. Nous avons mis en place un comité de pilotage au printemps dernier et lancé une grande enquête auprès de tous les personnels accueillis sur le campus (y compris INRAE, CNRS, UPS, etc.) et à laquelle 70 % de nos personnels ont répondu. Le premier objectif est un diagnostic par catégorie de personnels et par services sur les conditions de travail et le bien-être professionnel. Les résultats vont nous permettre de définir progressivement des ateliers d’où émaneront des propositions d’amélioration. Parmi les chantiers prioritaires figurent les modalités et le temps de travail, la surcharge des enseignants-chercheurs, ou bien encore l’accompagnement à la prise de fonction des cadres responsables de structures.

 

Au niveau du pôle toulousain, doit aussi se concrétiser le projet TIRIS…

Le projet Toulouse Initiative for Research Impact on Society (TIRIS) a été lauréat en juillet dernier de l'appel à projet PIA 4 « ExcellenceS sous toutes ses formes ». Il vise à favoriser le développement d’initiatives interdisciplinaires et inter-sciences. La première étape va consister à créer la future Université de Toulouse, qui rassemblera ses membres fondateurs. Elle prendra la forme juridique d’une Comue expérimentale, préservant l’autonomie et la personnalité juridique des établissements qui la composeront. Deux grandes étapes s’annoncent : installer l’Université au 1er janvier 2023, puis élire son président le 7 avril 2023. Il nous faudra définir en parallèle les appels à projets pour des programmes de recherche et de formation qui pourront être développés dans ce nouveau cadre de coopération.