[L’Actu – Janvier 2024]
Objectif – 10 à – 15 % d’émissions
de gaz à effet de serre d’ici 3 ans
Si le premier bilan “étendu” a été formalisé en 2022, celui-ci a vocation à devenir pérenne. Objectif, expliquent les deux chercheurs de TBI qui pilotent la démarche en tant que référents développement durable de l’établissement, Sandrine Laguerre, ingénieure de recherche en statistiques, et Gilles Hébrard, Professeur des Universités au département Génie des Procédés Eaux, Énergie, Environnement : viser – 10 à – 15 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 3 ans et, à plus long terme, répondre à l’objectif fixé par la Stratégie Nationale Bas Carbone (réduction de 50 % des émissions d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050) alors qu’aujourd’hui c’est l’équivalent de 7 500 tonnes de CO2 que l’établissement rejette chaque année.
L’établissement, engagé par ailleurs avec le Shift Project sur un projet pédagogique de formation des ingénieurs sur les enjeux énergie-climat, ne partait pas de rien. Pour réaliser ce bilan, les référents se sont appuyés sur un premier bilan qui avait déjà été réalisé en 2015, sur les données transmises par les services supports de l’établissement, ainsi que sur l’outil GES1point5 Labo développé par le collectif national Labos1point5.
En établissant ce bilan, qui sera reconduit annuellement en s’appuyant sur les services supports, dont le service patrimoine, l’INSA Toulouse entend répondre à plusieurs enjeux. D’abord inscrire l’établissement dans une démarche de prise en compte des enjeux de transitions écologique et énergétique qu’il a d’ores et déjà inscrits dans sa nouvelle maquette de formation. Ensuite, répondre « à une forte attente des étudiants, mais aussi des personnels, qui souhaitent tendre vers davantage de sobriété », souligne Gilles Hébrard. « Il s’agit ainsi de casser à la fois une spirale d’angoisse mais aussi des mythes, comme celui de la lumière allumée, à elle seule responsable de la plus grosse consommation d’énergie. Le bilan GES permet de donner une photographie de la situation en identifiant les secteurs émetteurs, pour pouvoir ensuite mettre en place une politique d’amélioration. Et en réalité, ce sont quatre postes qui ont le plus d’impact carbone : nos achats et la mobilité [qui représentent à eux seuls respectivement 50 % et 31 % des émissions, ndlr], nos bâtiments (12 %) et la restauration universitaire (4 %). »
Des premières actions en place dont l’installation de panneaux photovoltaïques ou le développement des menus végétariens au restaurant universitaire
Au-delà des « bons gestes » sur lesquels le groupe de travail a prévu de communiquer (éteindre la lumière en partant, fermer les fenêtres en hiver, éteindre son ordinateur, etc.), des actions plus larges ont déjà été mises en place et d’autres programmées à court terme.
L’établissement a d’ores et déjà réussi, grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits de ses bâtiments, à basculer 5 % de sa consommation d’électricité sur un système fonctionnant à l’énergie renouvelable. L’isolation des bâtiments, ainsi que la limitation du chauffage avant et durant les vacances de fin d’année (en portant la température à 19 ° avant les vacances de fin d’année en 2022 et en l’abaissant durant les vacances à 17 °), ainsi que celle de la climatisation (limitée à 26 ° sauf dans les laboratoires soumis à des contraintes plus strictes en matière de température ambiante), l’INSA avait réussi à réaliser des économies d’électricité substantielles.
Autres démarches notables, la mise en place de menus végétariens sur les deux pistes principales du restaurant universitaire et le retour du « lundi vert » (seulement des menus végétariens ce jour-là, y compris au restaurant d’affaire), permettant de diminuer les émissions de CO2 du RU de 35 % entre 2022 et 2023.

Lundi vert au restaurant CROUS-INSA

Des pistes pour aller plus loin
L’établissement réfléchit également à de nouvelles pistes pour rationaliser les déplacements internationaux tout en répondant à la nécessaire ouverture sur le monde des étudiants, se traduisant par une mobilité obligatoire à l’étranger de 6 mois pour valider le diplôme, conformément aux préconisations de la Cti. Une des solutions envisagées consisterait à développer les enseignements en anglais pour accueillir davantage d’étudiants européens ce qui rééquilibrerait les échanges et donc les opportunités de mobilité de nos élèves en Europe.
Parmi les actions d’ores et déjà programmées, figure le contrôle des renouvellements d’air dans les bâtiments (un système énergivore en électricité) en prenant en compte les temps d’occupation de ces derniers. Un premier test en ce sens doit être réalisé dans un de nos laboratoires cet été.
L’INSA a, par ailleurs, initié quelques actions pour encourager la mobilité douce au quotidien (mise en place, par exemple, d’abris à vélos couverts et sécurisés sur le campus et mise à disposition des personnels, depuis septembre, de vélos électriques pour leur permettre de se déplacer de site en site). En parallèle, l’établissement s’inscrit dans la démarche pilotée par l’Université de Toulouse qui vient de lancer un travail pour établir un plan de mobilité en partenariat avec Tisséo et la Maison du vélo.
Des premiers résultats concrets en termes de consommation énergétique
Si la démarche représente un défi, les référents développement durable y croient au regard des premiers résultats observés et de l’implication de la communauté dans la démarche. « Nous sommes conscients des difficultés que cela peut représenter. Mais nous observons déjà des réductions d’énergie notables », se réjouit Sandrine Laguerre. L’ensemble des actions déjà menées a ainsi déjà permis, à titre d’exemple, de réduire la consommation d’électricité de 10 % l’an passé. De même, l’établissement a réussi à réduire de 29 % sa consommation de chauffage entre 2022 et 2023.
Alors que l’établissement s’inscrit aussi de cette manière dans une démarche similaire à celle du Label dd&rs – Développement Durable et Responsabilité Sociétale – de l’enseignement supérieur, même s’il ne souhaite pas entrer dans le process d’obtention de ce dernier pour l’instant, il salue le lancement d’un travail initié par des personnels autour de la préservation de la biodiversité sur le campus en partenariat avec le Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, partenariat qui devrait permettre une déminéralisation et un renforcement de la végétalisation du campus.
Rédaction : Camille Pons, journaliste

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