[portrait d’alumni]
Guillaume Tisserand Mouton
et Nans Thomassey
Du Génie civil au Génie humain
Ils sont réalisateurs et pratiquent « l’art du vagabondage », celui du voyage en étant « Nus et Culottés », nom qu’ils ont donné à leur série documentaire diffusée sur France 5. Pourtant, ils ont tous les deux fait des études d’ingénieurs à l’INSA Toulouse. Mais les compétences et expériences acquises durant ces années sont autant d’outils qui ont été au service de leur réussite.

Guillaume Tisserand Mouton, dit Mouts, et Nans Thomassey sont en effet des alumni qui se sont offert une carrière originale. Les deux complices de l’émission « Nus et Culottés », qu’ils ont lancée en 2012, sont spécialisés en Génie civil. Ils se sont rencontrés à l’INSA Toulouse en 2005, lors d’une course de poubelles sur une soirée d’intégration, et, sensibles aux questions environnementales, s’étaient aussi rejoints au sein du Club Écolo qu’avait lancé le premier. L’un intégrait la 2e année après une année de prépa à Dijon, le second avait demandé son transfert sur Toulouse en 3e année de l’INSA Toulouse après deux premières années passées à l’INSA de Rouen. Aucun des deux n’a, depuis qu’ils ont été diplômés, exercé une fonction d’ingénieur. Mais ils ont gardé l’esprit d’ingénieur et nombre de compétences acquises à l’INSA leur servent aujourd’hui.
Ils aiment dire qu’ils pratiquent « l’art du vagabondage » expérimenté pour la première fois durant le cursus INSA ensemble. Un « voyage alternatif, le vagabondage avec très peu de ressources, en auto-stop, en dormant chez l’habitant », imaginé par Nans qui devait réaliser un exposé vidéo sur le thème de son choix en cours d’anglais.
Habitué à faire de l’auto-stop pour rentrer régulièrement chez lui, à Grenoble, Nans y avait trouvé bien plus qu’un bon plan pour se déplacer : « J’y ai trouvé un art de vivre », confie-t-il. « Dans l’habitacle de la voiture, on se retrouve avec un inconnu en regardant dans la même direction et on n’a rien à faire d’autre que d’échanger. Je découvrais des histoires qui me touchaient, me fascinaient ! Et j’étais bouleversé par cette solidarité que l’on trouve dans un acte aussi ordinaire que faire de l’auto-stop. » Cette générosité, il l’avait déjà ressentie une première fois à l’occasion d’un drame, l’incendie de sa maison à l’âge de 6 ans, moment où il avait « senti tout cet amour ». Et il était porté par une autre motivation : « ramener à la maison des histoires inspirantes de l’extraordinaire diversité humaine qui nous entoure », alors que des proches portaient « une vision un peu sombre de l’humanité ».
Des voyages « avec l’esprit d’ingénieur »
Après cette première expérience, les deux garçons, diplômes en poche, vont appliquer à d’autres voyages la quête qu’ils appliquaient au bâtiment en Génie civil, « concevoir un bâtiment où l’on consomme moins et où on se sent bien », aime résumer Nans. Mouts part faire le tour du continent américain en 2008-2009 pour rencontrer une centaine d’acteurs impliqués dans les questions environnementales et sociétales. Nans part de son côté deux ans avec un autre ami, des Caraïbes aux États-Unis, « avec un esprit ingénieur, en explorant plein de techniques pour se loger, se déplacer, se nourrir, en mettant l’humain au cœur du voyage ! », voyage dont il tirera « La bible du grand voyageur », éditée par Lonely Planet, et dont il reviendra en 2010 en n’ayant plus l’envie d’être ingénieur. C’est son père qui lui souffle alors l’idée de faire des vidéos. Ils décident alors de reprendre la route ensemble en juillet 2010, mais cette fois-ci tout nus ! Et c’est cette vidéo qui leur fera décrocher leur émission sur France 5.
L’humain au centre
L’humain est ce qui les anime aujourd’hui. « On aime se dire avec Nans qu’on est passé du Génie civil au Génie humain », s’amuse Mouts. Et la « marque » INSA dans leur démarche et leur travail est bien présente. « J’ai une grande reconnaissance envers l’INSA qui m’a aidé à développer mon esprit analytique et à me structurer », reconnaît volontiers Nans. « Travailler sur des films demande énormément de travail derrière. Il faut être extrêmement organisé, exigeant, structuré : nous gérons de la technique, du juridique avec les droits à l’image, de l’humain, des problèmes en permanence. Et pour toutes les questions que l’on pose lors de nos rencontres, il est important d’avoir de l’empathie et de la sensibilité, mais aussi d’être cartésien, dernier point sur lequel nous avons des facilités avec Mouts, car nous partageons une même culture analytique. » Culture analytique qu’ils appliquent à leurs réalisations en rentrant toutes les données dans un tableur : le nombre de kilomètres réalisés en tandem, en montgolfière, de femmes et d’hommes rencontrés, les nuits chez l’habitant, etc. « Sur les 550 nuits passées en voyage, nous en avons passé seulement 16 dehors, ce qui représente seulement 3 % des cas : c’est extrêmement intéressant d’avoir pu mettre en relation notre ressenti avec des chiffres », souligne Mouts.
Celui-ci retient aussi des années INSA l’apprentissage par projets et en groupe, la capacité « à fonctionner ensemble » qui lui sert encore aujourd’hui, mais aussi les séjours obligatoires à l’étranger ou encore la possibilité d’effectuer une année césure. « C’est un établissement qui t’encourage à partir, à découvrir d’autres choses. C’est génial, car ça laisse la place aux élans naturels ! ». Enfin, Nans et Mouts retiennent aussi l’ouverture que leur a donnée l’INSA, à travers les modules d’ouverture, tout comme la vie étudiante ou encore les conférences données par des intervenants extérieurs.
« Nous allons vers la sobriété heureuse, la recherche du bonheur dans la simplicité »
Nans Thomassey
Aujourd’hui, si on leur demande de résumer ce qu’ils visent à travers leurs reportages, ils sont sur le même registre. « Nous allons vers la sobriété heureuse, la recherche du bonheur dans la simplicité », aime bien résumer Nans. « Sans chercher à faire passer de message ou à donner de leçons, car nous sommes tout simplement heureux de voyager comme ça ! ». « Nous abordons nos voyages avec un regard et l’énergie d’un enfant », complète Guillaume. « Nous n’avons rien d’autre à revendiquer que notre joie et si ça peut donner des envies aux autres, tant mieux ! ».
« Nous abordons nos voyages avec un regard et l’énergie d’un enfant.
Nous n’avons rien d’autre à revendiquer que notre joie
et c’est ça qui attire les autres ! »
Guillaume Tisserand Mouton
Les deux partenaires de voyage viennent de lancer un projet avec l’INSA Toulouse pour inviter les étudiants à se lancer dans le même type de challenge, sans nécessairement « aller à l’autre bout du monde ». Après un premier webinaire organisé en décembre 2023, les deux réalisateurs donneront une conférence sur le campus le 27 février prochain. Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, sachez que l’on peut découvrir leurs 44 films déjà réalisés sur le site de France 5 (https://www.france.tv/france-5/nus-et-culottes/toutes-les-videos/). Le prochain à découvrir cet été ? La berceuse qu’ils sont « partis chanter au grand méchant loup »…
Crédit photos : © Nathalie GUYON-FTV
Rédaction : Camille Pons, journaliste

INSA Toulouse
135 avenue de Rangueil
31077 Toulouse cedex 4
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Dans un souci d'alléger le texte et sans aucune discrimination de genre, l'emploi du genre masculin est utilisé à titre épicène.
Certes, « pour ceux qui ont été mis en lumière et exposés aux fortes secousses émotionnelles suscitées par leur participation aux JO de Paris, la reprise a parfois pu être difficile », reconnaît Laurence Duboscq, la responsable de la section sport-études, lorsqu’on l’interroge sur les résultats obtenus durant la saison précédente. Mais globalement, se réjouit-elle, « la dynamique des résultats est entretenue tant chez les athlètes confirmés que chez ceux qui se révèlent ».
Parmi les « confirmés » qui affichent encore de belles performances, et dont « un certain nombre se projette déjà sur les JO 2028 », figurent les beach volleyeurs qui concouraient aux JO de Paris en 2024 : Arnaud Gauthier-Rat, qui a remporté la médaille d'argent au challenger Alanya 2025 avec l'équipe de France, et Clémence Vieira, qui a décroché le titre de vice-championne d’Europe senior avec l’équipe de France. Toujours brillant aussi, Théo Faure, qui avait remporté la médaille d’or aux JO avec l’équipe de France de volley-ball, a réalisé une très belle saison dans le club où il évolue, le Top Volley Latina en Italie. Ce qui lui a valu d’être encore sélectionné en équipe de France et de disputer en septembre dernier le Mondial de volley masculin aux Philippines. Enfin, du côté des « anciens » qui ont encore performé, figure aussi le para nageur Ugo Didier, décoré également aux Paralympiques de Paris de 3 médailles (une d’or et deux d’argent) : celui-ci cumule, à l’issue de cette nouvelle saison, les titres de champion de France sur 100m dos et 200m 4 nages et a ramené, à l’issue de sa participation aux championnats du monde de Singapour fin septembre, 3 des 15 médailles françaises, en bronze, sur 200m 4 nages, 100m nage libre et 100m dos.
Des « révélations »
Du côté de ceux qui « se sont révélés », citons, au plus haut niveau de compétition, deux athlètes qui évoluent au canoë-kayak : Mattéo Zanni, sacré champion du monde en descente canoë sprint individuel dans les moins de 23 ans (U23) et 2e par équipe dans cette même discipline, et Corentin Georgeon, arrivé à la 8e place de ces mêmes championnats avec l’équipe de France. Dans les révélations s’illustrent aussi Enola Hochdoerffer, qui a fini 3e au championnat du monde par équipe au beach tennis après avoir réalisé une performance équivalente, toujours en équipe, au championnat d’Europe, ou encore Clémence Cadeac, une golfeuse qui vient d’être sacrée, en septembre, championne d’Europe amateur avec l’équipe de France.
Ce ne sont pas les seules étudiantes de la section sport-études à avoir brillé en championnats d’Europe. Alison Bernardi a raflé deux titres de championne d’Europe sur les épreuves de roller vitesse du 5 km à points et du 10 km à élimination, à Gross-Gerau en Allemagne et une médaille de bronze aux Mondiaux récemment. Sarah Brunel et Salome Degeorges ont décroché ensemble, dans l’épreuve d’aviron en deux de couple U23 femme, le titre de championnes de France. Et Alix Klewinski a fini 3e au championnat d’Europe universitaire de basket-ball. Cette liste n’est pas exhaustive et elle est complétée par celle des athlètes qui ont décroché des titres de champions de France, universitaires ou de grandes écoles comme Emma Charlet ou Cyann Galtier Vila en demi-fond, Simon Gresse en Aviron.
Mise en lumière régulière de sportifs et rencontres entre promotions pour 2025
Si tous ces étudiants doivent ces réussites sportives évidemment à leurs efforts et à leur ténacité, ils le doivent aussi aux dispositifs spécifiques mis en place par l’établissement pour les soutenir dans leur double projet, sportif et d’études. Et force est de constater, au regard des résultats, que ces dispositifs s’avèrent utiles. Une utilité perçue de plus en plus tôt, puisque la plupart des sportifs sollicitent dès la 1re année la mise en place d’un cursus aménagé pour réaliser, soit la 1re année d’études en 2 ans, soit les 2 premières années sur 3 ans. De même, environ 230 heures de tutorat sont dispensées chaque année par des enseignants et 55 étudiants ont pu en bénéficier cette année. « Deux dispositifs importants », estime la responsable de la section. « Car, en aménageant leurs premières années, les étudiants libèrent du temps pour s’entraîner, pour travailler mais aussi pour optimiser la récupération. Quant au tutorat, c’est également une ressource importante, car cet accompagnement personnalisé s’adapte au rythme du sportif et renforce ses acquis. »
La responsable de la filière entend donner vie à d’autres projets. D’abord organiser l’élection du sportif du semestre ou de la saison, afin de mettre en lumière les plus performants. Autre projet auquel elle tient : organiser une rencontre entre sportifs de toutes les promotions. But de l’opération ? « Créer davantage de liens et partager sur les problématiques communes », explique Laurence Duboscq. « Ce qui peut faire gagner du temps aux nouveaux entrants qui profiteront et s’inspireront de l’expérience de leurs aînés. »
Des « révélations »
Du côté de ceux qui « se sont révélés », citons, au plus haut niveau de compétition, deux athlètes qui évoluent au canoë-kayak : Mattéo Zanni, sacré champion du monde en descente canoë sprint individuel dans les moins de 23 ans (U23) et 2e par équipe dans cette même discipline, et Corentin Georgeon, arrivé à la 8e place de ces mêmes championnats avec l’équipe de France. Dans les révélations s’illustrent aussi Enola Hochdoerffer, qui a fini 3e au championnat du monde par équipe au beach tennis après avoir réalisé une performance équivalente, toujours en équipe, au championnat d’Europe, ou encore Clémence Cadeac, une golfeuse qui vient d’être sacrée, en septembre, championne d’Europe amateur avec l’équipe de France.
Ce ne sont pas les seules étudiantes de la section sport-études à avoir brillé en championnats d’Europe. Alison Bernardi a raflé deux titres de championne d’Europe sur les épreuves de roller vitesse du 5 km à points et du 10 km à élimination, à Gross-Gerau en Allemagne et une médaille de bronze aux Mondiaux récemment. Sarah Brunel et Salome Degeorges ont décroché ensemble, dans l’épreuve d’aviron en deux de couple U23 femme, le titre de championnes de France. Et Alix Klewinski a fini 3e au championnat d’Europe universitaire de basket-ball. Cette liste n’est pas exhaustive et elle est complétée par celle des athlètes qui ont décroché des titres de champions de France, universitaires ou de grandes écoles comme Emma Charlet ou Cyann Galtier Vila en demi-fond, Simon Gresse en Aviron.
Mise en lumière régulière de sportifs et rencontres entre promotions pour 2025
Si tous ces étudiants doivent ces réussites sportives évidemment à leurs efforts et à leur ténacité, ils le doivent aussi aux dispositifs spécifiques mis en place par l’établissement pour les soutenir dans leur double projet, sportif et d’études. Et force est de constater, au regard des résultats, que ces dispositifs s’avèrent utiles. Une utilité perçue de plus en plus tôt, puisque la plupart des sportifs sollicitent dès la 1re année la mise en place d’un cursus aménagé pour réaliser, soit la 1re année d’études en 2 ans, soit les 2 premières années sur 3 ans. De même, environ 230 heures de tutorat sont dispensées chaque année par des enseignants et 55 étudiants ont pu en bénéficier cette année. « Deux dispositifs importants », estime la responsable de la section. « Car, en aménageant leurs premières années, les étudiants libèrent du temps pour s’entraîner, pour travailler mais aussi pour optimiser la récupération. Quant au tutorat, c’est également une ressource importante, car cet accompagnement personnalisé s’adapte au rythme du sportif et renforce ses acquis. »
La responsable de la filière entend donner vie à d’autres projets. D’abord organiser l’élection du sportif du semestre ou de la saison, afin de mettre en lumière les plus performants. Autre projet auquel elle tient : organiser une rencontre entre sportifs de toutes les promotions. But de l’opération ? « Créer davantage de liens et partager sur les problématiques communes », explique Laurence Duboscq. « Ce qui peut faire gagner du temps aux nouveaux entrants qui profiteront et s’inspireront de l’expérience de leurs aînés. »