[L’Actu – Janvier 2024]
Shell Eco-marathon :
On ne change pas une équipe
(et une école) qui gagne !
Chaque année, ils reviennent du championnat du Shell Eco-marathon avec une place sur le podium. Cette année, ils ont fait encore mieux puisqu’ils ont décroché en octobre dernier le titre de champion du monde.

« C’est la première fois que l’on est champion du monde ! Auparavant, les équipes avaient fini deuxième et troisième mais n’avaient jamais décroché la première place du podium », se réjouit Ainhoa Soldevila Rivas. Cette étudiante en 5e année spécialité Génie mécanique à l’INSA Toulouse était cheffe d’équipe sur la voiture TIM 07 partie à Bangalore, en Inde, concourir au championnat du monde du Shell Eco-marathon.
Sur cette compétition, qui vise à « inspire[r] les ingénieurs du futur à transformer leur vision de la mobilité durable en réalité », comme le souligne Shell, se sont affrontées les meilleurs véhicules conçus par des étudiants qui doivent parcourir le plus de kilomètres le plus vite possible avec l’équivalent d’un litre de carburant, et doivent donc relever le défi de la performance énergétique.
L’équipe, qui était composée d’étudiants de l’INSA Toulouse, de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et de l’IUT Génie mécanique et électronique, s’était qualifiée lors des épreuves régionales du championnat d’Europe en mai, avec son Urban Concept, l’une des deux catégories de véhicules invitées à concourir.
L’équipe championne du monde face à 11 autres équipes mondiales
Chaque année ou presque, les étudiants qui travaillent à concevoir de nouveaux véhicules ou à optimiser les précédents mis au point par les étudiants qui les ont précédés gagnent une place sur ce podium. Mais se hisser sur la plus haute marche était en effet une première, avec une voiture sur laquelle les étudiants ont travaillé d’une part, à fiabiliser toute la partie électronique, et d’autre part, à optimiser sa transmission.
Cette année, l’équipe a été sacrée championne du monde face à 11 autres équipes mondiales dans la catégorie moteur à batterie électrique (il y a deux autres catégories, moteur à combustion interne à essence, diesel ou éthanol et moteur à pile à combustible à hydrogène). Une récompense pour un investissement important – pour certains, cela représente parfois 15 à 20 heures de travail par semaine sur leur temps libre -, qui va de la phase de conception à la phase de fabrication (cartes électroniques, support châssis, transmission…), suivies des tests moteur qui se font pour partie sur un banc d’essai dans les ateliers et pour partie sur le circuit Candie.
Parmi les innovations mises au point sur TIM 07 cette année, figuraient la conception d’un nouveau volant pour centraliser les commandes et d’un nouveau câblage, le développement d’un nouveau contrôleur moteur pour fusionner les deux anciens en une seule carte et réduire ainsi la consommation énergétique de la voiture, et, pour réduire le poids global du véhicule, la révision du contrôleur des phares et le remplacement des Hubs CAN par des versions plus modernes et compactes.
Appliquer les connaissances techniques et acquérir des soft skills
Le trophée gagné récompense donc l’innovation dont ont fait preuve ces étudiants. Mais pour eux, le bénéfice va au-delà. En témoigne Ainhoa, venue rejoindre l’association en 3e année pour nourrir son appétence pour la mécanique. « Les apports ? Techniques d’abord avec la fabrication des pièces du véhicule, ce qui nous permet d’appliquer tout ce que l’on a vu en cours en manipulant les outils, les machines et les matériaux », explique-t-elle. « Et nous développons aussi les soft skills : comment gérer une association, s’organiser, travailler en équipe, s’affranchir de la partie administrative avec l’inscription aux compétitions, transmettre les connaissances aux nouveaux membres de l’équipe, communiquer… » Avec aussi des bénéfices d’un point de vue personnel, car l’aventure contribue aussi à créer « un groupe d’amis autour d’une passion commune ».
La cerise sur le gâteau ? Cette victoire collective leur a permis de gagner une visite exclusive des ateliers de Ferrari qui se déroulera en février 2024. Une récompense qui fait rêver ces passionnés d’automobile, dont Ainhoa Soldevila Rivas fait partie et qui se réjouit aujourd’hui de cette « expérience inoubliable ».
Rédaction : Camille Pons, journaliste

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