[L’Actu – Juillet 2023 ]
Œuvrer pour la ville en interdisciplinarité
C’est une partie du programme originale qui est proposée aux élèves de 5e année inscrits dans le Parcours transversal pluridisciplinaire Génie urbain : les étudiants sont amenés à plancher sur des problématiques réelles, posées dans le cadre de projets d’aménagements de la métropole et intégrant une dimension de transition environnementale ; et ils le font de manière interdisciplinaire, avec des élèves de trois autres formations toulousaines.
C’est en effet un atelier particulier auquel sont conviés chaque année, en novembre, les étudiants de 5e année inscrits en formation transversale PTP Génie urbain. Durant une semaine, en mode intensif, ils sont invités, en groupes pluridisciplinaires impliquant des élèves de l’École nationale supérieure d’architecture, du master transition écologique, risques et santé de Sciences Po Toulouse et du master mention Urbanisme et Aménagement de l’Université Jean Jaurès, à plancher sur des problématiques de la ville. Les questions qui leur sont posées le sont par la Métropole et concernent donc de vrais projets urbains intégrant une dimension environnementale. Un programme qui avait donc été pensé bien en amont de la réforme de la formation, mais qui s’inscrit parfaitement, par l’importance accordée à ce volet environnemental, dans l’esprit de cette dernière qui sera opérationnelle dès la rentrée prochaine. Et qui les amène à aller sur le terrain, à la rencontre de vrais acteurs et à découvrir le travail en mode projet tel qu’ils pourront y être confrontés dans leur future vie professionnelle.
Les étudiants sont invités à réaliser un diagnostic du quartier concerné par le projet d’aménagement après une visite de terrain, la rencontre avec des professionnels (représentants de Toulouse Métropole, de Tisséo, de l’Agence d’urbanisme et d’aménagement Toulouse aire métropolitaine…), avec des usagers ou des associations d’usagers et des enseignants. Une fois le diagnostic posé, ils élaborent des propositions qu’ils présentent en fin de semaine à leurs « commanditaires » et aux parties concernées. Objectif : amener les étudiants à cerner les enjeux des différentes parties prenantes et à imaginer comment on pourrait concilier urbanisation et préservation de l’environnement.

Apprendre les uns des autres
L’an passé, les étudiants se sont penchés sur le projet d’aménagement urbain des rives de l’Hers, de Fonbeauzard à Balma, en passant par le secteur Paléficat, au nord de Toulouse. Après une journée de marche le long des rives pour étudier l’état de celles-ci et rencontrer des acteurs impliqués dans ce projet (dont une association qui était contre le projet d’aménagement), les groupes ont établi un diagnostic et élaboré des propositions. « Nos propositions devaient porter soit sur une zone spécifique soit sur la zone globale, deuxième option que nous avons choisie », détaille Matthieu Marailhac, étudiant INSA qui a participé à cet atelier. « Il a donc fallu réfléchir à la façon dont on pouvait articuler les différentes zones du projet d’aménagement (une zone valorisant la biodiversité, un espace dédié aux familles, etc.), en permettant les mobilités le long de l’Hers, en imaginant les ponts éventuels à prévoir, les types d’éclairages, les matériaux à privilégier, etc. »
Si, évidemment, sur une semaine, les propositions ne peuvent pas être aussi « affinées » que dans le cadre d’une étude réalisée en conditions professionnelles, l’expérience est notable, comme le souligne le jeune homme. « On apprend à travailler avec des personnes qui ont des méthodes totalement différentes. C’est cette adaptabilité attendue qui est particulièrement intéressante. Et on apprend sans s’en rendre compte les uns des autres aussi sur le fond. Nous, futurs ingénieurs, profitons ainsi d’une ouverture sur des dimensions non techniques : on apprend sur l’urbanisme, les dimensions sociétales, l’habitat, l’économie… »

Avoir un regard pluridisciplinaire sur un objet commun
C’est tout l’intérêt de ce programme, comme le confirme Marion Bonhomme, maître de conférences au Département de Génie Civil et responsable du programme au sein de l’INSA Toulouse : mêler des étudiants de différentes formations qui « vont venir avec, chacun, leur manière de voir et d’appréhender le territoire et avoir un regard pluridisciplinaire sur un objet commun ». « Les géographes ont une vision à grande échelle, qui peut englober la région, les infrastructures de transport, les cours d’eau… ; les architectes vont davantage travailler sur le bâtiment, sur la forme urbaine existante ; les ingénieurs vont avoir une approche environnementale en s’intéressant par exemple davantage aux réseaux et aux matériaux à mettre en œuvre ; les étudiants de Sciences Po vont se pencher davantage sur la façon dont les habitants perçoivent le territoire et sur les jeux d’acteurs… »
Pour la responsable du programme, c’est « une étape importante car ils apprennent à travailler les uns avec les autres », ce à quoi ils seront confrontés dans la vie professionnelle. « Cela donne vraiment du sens à leur formation. Et c’est extrêmement motivant pour eux car leur travail peut contribuer à faire évoluer la société. »

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