VIOLAINE ROUSSIER-MICHON

L’action comme moteur

Paradoxalement, c’est parce qu’elle a été globalement préservée des discriminations que cette enseignante-chercheuse s’est engagée dans la lutte contre les inégalités. À l’INSA Toulouse, elle s’est notamment investie dans l’accompagnement des élèves, dans la lutte contre les stéréotypes, les violences sexistes et sexuelles et les discriminations. Depuis septembre 2023, elle dirige le Centre Gaston Berger.

 

Violaine ROUSSIER-MICHON

Lorsqu’on lui demande de revenir sur son parcours, l’enseignante-chercheuse aime d’abord raconter qu’elle était faite pour l’école, que c’était « toujours un bonheur d’aller en classe ». Ensuite, que l’univers dans lequel elle a baigné a facilité son parcours qui l’a menée aux mathématiques, à l’enseignement et à la recherche : grâce à une famille composée d’un père littéraire et d’une mère scientifique qui lui montrait qu’ « il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise voie » pour une femme.

Les discriminations, elle sait qu’elle a eu la chance de ne pas trop les subir mais c’est ce qui a, paradoxalement, encouragé cette enseignante du département GMM (Génie Mathématique et Modélisation) de l’INSA Toulouse et chercheuse à l’IMT (Institut de Mathématiques de Toulouse), à s’engager à divers moments de sa carrière.

La « révélation » des mathématiques

Pour comprendre cette trajectoire dans les sciences encore majoritairement dominées par les hommes et dans la lutte contre les discriminations, il suffit de faire quelques retours en arrière dans son parcours. Le choix des sciences a d’abord été celui de « la sécurité » en matière d’insertion. Elle ne l’a pas regretté, déclarant avoir eu ensuite « une révélation », celle des mathématiques.

Comme c’est le métier d’enseignante et non d’ingénieure qui l’attirait, elle a ensuite intégré l’École normale supérieure de Cachan. Études qu’elle a prolongées par une thèse, soutenue au sein de l’université Paris 11 Orsay en 2003.

« J’ai découvert que chaque étudiant avait quelque chose à m’apporter »

… puis la nécessité de s’engager

L’engagement est quant à lui aussi un peu le fruit d’une succession de révélations. Elle découvre d’abord combien il est enrichissant de s’investir auprès des élèves en s’occupant dès 2011 de l’accompagnement étudiant de la pré-orientation Modélisation, Informatique et Communication (MIC). « J’aimais déjà beaucoup l’enseignement mais j’ai découvert ainsi que les étudiantes et les étudiants n’étaient pas juste des élèves, ils et elles étaient divers : inscrits en filière internationale, sportifs de haut niveau, en situation de handicap ou de précarité économique… toutes et tous singuliers et donc passionnants à accompagner », explique-t-elle. « Chaque étudiant avait quelque chose à m’apporter. » Une « expérience extrêmement enrichissante », mais déstabilisante au point de lui faire marquer une pause en 2020.

 

L’intérêt prononcé pour la lutte contre les discriminations liées au genre

Dès 2022, elle reprend cependant ses engagements, d’abord au sein de la cellule d’écoute et de signalement de l’établissement dans le cadre du dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, puis en 2023 à la direction du Centre Gaston Berger. Elle y voit aussi l’opportunité de prolonger son engagement dans la lutte contre les discriminations liées au genre qu’elle avait menée de diverses manières jusqu’à une interruption au moment du Covid.

Son engagement sur ce front avait débuté après avoir pris « une claque », raconte-t-elle. « En 2011, on m’a demandé de témoigner à l’occasion de la première journée ‘Parité en mathématiques’. Cela m’a obligée à relire tout mon parcours au prisme de l’égalité de genre… Et je me suis rendu compte à quel point je vivais dans un monde inégalitaire et que j’en avais été globalement préservée ! ». Dans la foulée, elle s’est investie dans la promotion des sciences et techniques auprès des lycéennes, en déclinant à l’IMT les « Journées Filles & Mathématiques : une équation lumineuse » de 2013 à 2019, et en intervenant dans les collèges et les lycées avec l’association « Femmes & Sciences » à partir de 2015.

 

Des médiatrices scientifiques recrutées pour développer l’appétence des lycéennes et des lycéens pour les sciences

Depuis septembre 2023, son engagement se concentre sur le Centre Gaston Berger (CGB), « une équipe ultra investie et enthousiaste qui fédère les projets de l’établissement pour faire vivre le ‘modèle INSA d’ingénieur humaniste’, ses valeurs d’équité, d’égalité des chances, de diversité, d’inclusion et de lutte contre toute forme de discrimination ».

L’un des projets phare du CGB est Horizon INSA, un dispositif imaginé au niveau du Groupe pour recruter davantage de lycéennes et de lycéens issus de milieux sociaux défavorisés (lire l’article « S’ouvrir davantage à tous les profils », juillet 2023). Si la mise en œuvre du dispositif a démarré avant son arrivée, de nombreux pans restent à construire, dont le volet accompagnement des élèves qui auront suivi le dispositif au lycée et entreront à l’INSA, ainsi que le renforcement des actions visant à développer davantage l’appétence des lycéennes et des lycéens pour les sciences. C’est à ce titre que le CGB a recruté, initiative originale en école d’ingénieur, des médiatrices scientifiques qui proposent de la découverte ludique basée sur l’expérimentation.

Autre nouveauté parmi la « pléthore de projets », l’expérimentation en septembre d’ateliers de sensibilisation pour tous les nouveaux élèves autour de la lutte contre les discriminations. L’idée ? Travailler en petits groupes sur des scénarios de la vie quotidienne du campus pour apprendre à les identifier : quels sentiments a ressenti la victime, qu’aurait-on pu faire en tant que témoin, quelles sont les conséquences disciplinaires et/ou judiciaires de tels agissements ? Le CGB reconduit aussi avec le Parcours Professionnel Individualisé (PPI) un concours de BD en 2e année, en amont de la Journée internationale des femmes et des filles de science de l’UNESCO le 11 février, et vient d’instaurer un nouvel accompagnement à destination des élèves originaires d’un territoire français ultra-marin, notamment avec la première école d’été en août 2024 sous la forme d’une semaine d’accueil et de solidarité (SAS).

 

« Embarquer » tous les personnels dans ces démarches d’inclusivité

Ne manquant pas d’inspiration pour inclure toutes les diversités, le CGB de l’INSA Toulouse envisage aussi, en accord avec les autres CGB, d’amener le Groupe INSA à privilégier une communication épicène qui cherche, par le choix des mots, la syntaxe, la grammaire ou la typographie, à éviter toute discrimination sexiste par le langage ou l’écriture.

Enfin, parce qu’elle croit en leurs bénéfices, Violaine Roussier-Michon aimerait bien « embarquer » tous les personnels dans ces démarches d’inclusivité. « Il est clair que s’occuper de personnes différentes prend du temps et demande à revoir nos méthodes », concède-t-elle. « Mais cela vaut le coup ! Nous sommes par exemple très fiers de dire qu’on accompagne des sportifs qui ont été médaillés aux Jeux de Paris ! Et cette diversité d’étudiantes et d’étudiants, on en a besoin : les futurs ingénieurs qu’ils et elles deviendront sauront faire des innovations plus ‘attentives’ aux besoins de toutes et tous et contribueront ainsi à une société plus juste et plus équitable. »

 

Équipe du CGB

Légende photo :

Le Centre Gaston Berger de l’INSA Toulouse (de gauche à droite) :
Fanélie Bertrand-Trouvé : Chargée de la Cordée de la réussite Egalité des Chances-Ô Talents et du Programme Horizon INSA
Gabriel Brassart : Chargé de mission « Diversités et ouverture sociale » du Groupe INSA (jusqu’au 31 août 2024)
Bérengère Guéguen : Chargée de la Cordée de la réussite Egalité des Chances-Ô Talents et du Programme Horizon INSA
Mégane Gibertie : Chargée de projets « Égalité, diversités et lutte contre les discriminations »
Morgane Flahault : Référente égalité de genre
Vincent Mahout : Chargé de mission DROM
Violaine Roussier-Michon : Directrice
Julie Fortin : Responsable opérationnel
Raoya Maamri : Gestionnaire administrative et financière

Rédaction : Camille Pons, journaliste

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Dans un souci d'alléger le texte et sans aucune discrimination de genre, l'emploi du genre masculin est utilisé à titre épicène.

Certes, « pour ceux qui ont été mis en lumière et exposés aux fortes secousses émotionnelles suscitées par leur participation aux JO de Paris, la reprise a parfois pu être difficile », reconnaît Laurence Duboscq, la responsable de la section sport-études, lorsqu’on l’interroge sur les résultats obtenus durant la saison précédente. Mais globalement, se réjouit-elle, « la dynamique des résultats est entretenue tant chez les athlètes confirmés que chez ceux qui se révèlent ».   

Parmi les « confirmés » qui affichent encore de belles performances, et dont « un certain nombre se projette déjà sur les JO 2028 », figurent les beach volleyeurs qui concouraient aux JO de Paris en 2024 : Arnaud Gauthier-Rat, qui a remporté la médaille d'argent au challenger Alanya 2025 avec l'équipe de France, et Clémence Vieira, qui a décroché le titre de vice-championne d’Europe senior avec l’équipe de France. Toujours brillant aussi, Théo Faure, qui avait remporté la médaille d’or aux JO avec l’équipe de France de volley-ball, a réalisé une très belle saison dans le club où il évolue, le Top Volley Latina en Italie. Ce qui lui a valu d’être encore sélectionné en équipe de France et de disputer en septembre dernier le Mondial de volley masculin aux Philippines. Enfin, du côté des « anciens » qui ont encore performé, figure aussi le para nageur Ugo Didier, décoré également aux Paralympiques de Paris de 3 médailles (une d’or et deux d’argent) : celui-ci cumule, à l’issue de cette nouvelle saison, les titres de champion de France sur 100m dos et 200m 4 nages et a ramené, à l’issue de sa participation aux championnats du monde de Singapour fin septembre, 3 des 15 médailles françaises, en bronze, sur 200m 4 nages, 100m nage libre et 100m dos.

Des « révélations »

Du côté de ceux qui « se sont révélés », citons, au plus haut niveau de compétition, deux athlètes qui évoluent au canoë-kayak : Mattéo Zanni, sacré champion du monde en descente canoë sprint individuel dans les moins de 23 ans (U23) et 2e par équipe dans cette même discipline, et Corentin Georgeon, arrivé à la 8e place de ces mêmes championnats avec l’équipe de France. Dans les révélations s’illustrent aussi Enola Hochdoerffer, qui a fini 3e au championnat du monde par équipe au beach tennis après avoir réalisé une performance équivalente, toujours en équipe, au championnat d’Europe, ou encore Clémence Cadeac, une golfeuse qui vient d’être sacrée, en septembre, championne d’Europe amateur avec l’équipe de France.

Ce ne sont pas les seules étudiantes de la section sport-études à avoir brillé en championnats d’Europe. Alison Bernardi a raflé deux titres de championne d’Europe sur les épreuves de roller vitesse du 5 km à points et du 10 km à élimination, à Gross-Gerau en Allemagne et une médaille de bronze aux Mondiaux récemment. Sarah Brunel et Salome Degeorges ont décroché ensemble, dans l’épreuve d’aviron en deux de couple U23 femme, le titre de championnes de France. Et Alix Klewinski a fini 3e au championnat d’Europe universitaire de basket-ball. Cette liste n’est pas exhaustive et elle est complétée par celle des athlètes qui ont décroché des titres de champions de France, universitaires ou de grandes écoles comme Emma Charlet ou Cyann Galtier Vila en demi-fond, Simon Gresse en Aviron.

Mise en lumière régulière de sportifs et rencontres entre promotions pour 2025

Si tous ces étudiants doivent ces réussites sportives évidemment à leurs efforts et à leur ténacité, ils le doivent aussi aux dispositifs spécifiques mis en place par l’établissement pour les soutenir dans leur double projet, sportif et d’études. Et force est de constater, au regard des résultats, que ces dispositifs s’avèrent utiles. Une utilité perçue de plus en plus tôt, puisque la plupart des sportifs sollicitent dès la 1re année la mise en place d’un cursus aménagé pour réaliser, soit la 1re année d’études en 2 ans, soit les 2 premières années sur 3 ans. De même, environ 230 heures de tutorat sont dispensées chaque année par des enseignants et 55 étudiants ont pu en bénéficier cette année. « Deux dispositifs importants », estime la responsable de la section. « Car, en aménageant leurs premières années, les étudiants libèrent du temps pour s’entraîner, pour travailler mais aussi pour optimiser la récupération. Quant au tutorat, c’est également une ressource importante, car cet accompagnement personnalisé s’adapte au rythme du sportif et renforce ses acquis. »

La responsable de la filière entend donner vie à d’autres projets. D’abord organiser l’élection du sportif du semestre ou de la saison, afin de mettre en lumière les plus performants. Autre projet auquel elle tient : organiser une rencontre entre sportifs de toutes les promotions. But de l’opération ? « Créer davantage de liens et partager sur les problématiques communes », explique Laurence Duboscq. « Ce qui peut faire gagner du temps aux nouveaux entrants qui profiteront et s’inspireront de l’expérience de leurs aînés. »

 

Des « révélations »

Du côté de ceux qui « se sont révélés », citons, au plus haut niveau de compétition, deux athlètes qui évoluent au canoë-kayak : Mattéo Zanni, sacré champion du monde en descente canoë sprint individuel dans les moins de 23 ans (U23) et 2e par équipe dans cette même discipline, et Corentin Georgeon, arrivé à la 8e place de ces mêmes championnats avec l’équipe de France. Dans les révélations s’illustrent aussi Enola Hochdoerffer, qui a fini 3e au championnat du monde par équipe au beach tennis après avoir réalisé une performance équivalente, toujours en équipe, au championnat d’Europe, ou encore Clémence Cadeac, une golfeuse qui vient d’être sacrée, en septembre, championne d’Europe amateur avec l’équipe de France.

Ce ne sont pas les seules étudiantes de la section sport-études à avoir brillé en championnats d’Europe. Alison Bernardi a raflé deux titres de championne d’Europe sur les épreuves de roller vitesse du 5 km à points et du 10 km à élimination, à Gross-Gerau en Allemagne et une médaille de bronze aux Mondiaux récemment. Sarah Brunel et Salome Degeorges ont décroché ensemble, dans l’épreuve d’aviron en deux de couple U23 femme, le titre de championnes de France. Et Alix Klewinski a fini 3e au championnat d’Europe universitaire de basket-ball. Cette liste n’est pas exhaustive et elle est complétée par celle des athlètes qui ont décroché des titres de champions de France, universitaires ou de grandes écoles comme Emma Charlet ou Cyann Galtier Vila en demi-fond, Simon Gresse en Aviron.

Mise en lumière régulière de sportifs et rencontres entre promotions pour 2025

Si tous ces étudiants doivent ces réussites sportives évidemment à leurs efforts et à leur ténacité, ils le doivent aussi aux dispositifs spécifiques mis en place par l’établissement pour les soutenir dans leur double projet, sportif et d’études. Et force est de constater, au regard des résultats, que ces dispositifs s’avèrent utiles. Une utilité perçue de plus en plus tôt, puisque la plupart des sportifs sollicitent dès la 1re année la mise en place d’un cursus aménagé pour réaliser, soit la 1re année d’études en 2 ans, soit les 2 premières années sur 3 ans. De même, environ 230 heures de tutorat sont dispensées chaque année par des enseignants et 55 étudiants ont pu en bénéficier cette année. « Deux dispositifs importants », estime la responsable de la section. « Car, en aménageant leurs premières années, les étudiants libèrent du temps pour s’entraîner, pour travailler mais aussi pour optimiser la récupération. Quant au tutorat, c’est également une ressource importante, car cet accompagnement personnalisé s’adapte au rythme du sportif et renforce ses acquis. »

La responsable de la filière entend donner vie à d’autres projets. D’abord organiser l’élection du sportif du semestre ou de la saison, afin de mettre en lumière les plus performants. Autre projet auquel elle tient : organiser une rencontre entre sportifs de toutes les promotions. But de l’opération ? « Créer davantage de liens et partager sur les problématiques communes », explique Laurence Duboscq. « Ce qui peut faire gagner du temps aux nouveaux entrants qui profiteront et s’inspireront de l’expérience de leurs aînés. »

 

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