[L’Actu – Juillet 2024]

Des cours de prospective pour apprendre

à réfléchir sur l’avenir

 

C’était une première : à l’INSA Toulouse, tous les élèves en 4e année de cursus ingénieur ont suivi cette année, au second semestre, des cours de prospective. Organisés sur 30 heures, ces cours doivent permettre aux étudiants de se projeter dans des futurs possibles, ce qui pourra se révéler un atout pour les actions qu’ils seront amenés à réaliser en tant qu’ingénieurs.

Ces cours ont « du sens », introduit celle qui en a été l’instigatrice, Nathalie Negrel, enseignante au Centre des sciences humaines à l’INSA Toulouse. Celle-ci avait été formée à la démarche prospective il y a quelques années, lorsqu’elle était directrice du Centre Gaston Berger. Elle avait trouvé la démarche tellement intéressante qu’elle avait déjà mené, en amont de ces nouveaux cours, « des petites expériences pédagogiques » avec des groupes d’étudiants deux ans d’affilée.

Du sens, pourquoi ? D’abord historiquement, explique l’enseignante, car celui qui a créé le modèle INSA, Gaston Berger, est aussi le « père » de la prospective française. Mais au-delà de cette « filiation », la démarche doit surtout permettre à ces jeunes, arrivés à « un niveau du cursus où ils auront travaillé sur beaucoup d’éléments de constat grâce à la récente réforme de la formation qui introduit une réflexion sur les enjeux sociaux et environnementaux, de se projeter dans les transformations à venir », précise encore Nathalie Negrel. Objectifs : apprendre à « questionner les choix techniques et scientifiques que nos sociétés vont faire en ayant une vision interdisciplinaire (historique, philosophique, économique, technique, géopolitique, sur les ressources…) des enjeux présents et futurs à partir d’un seul sujet », mais aussi « comprendre la manière dont on induit la réflexion, qui joue sur les résultats, afin qu’ils soient attentifs, quand ils seront dans leur entreprise, sur les choix qui ont été déjà faits et ceux à faire ».

 

Une première année expérimentale

Cette année, les étudiants, réunis en groupe de 7 ou 8, étaient donc invités à « vivre une démarche de prospective » sur un sujet qu’il choisissait (éducation, santé, gestion de l’eau, alimentation, IA, agriculture…). Objectif : écrire 4 scénarios de prospective à horizon 2070 (un tendanciel, un catastrophique, un disruptif et un souhaitable) pour une entité professionnelle fictive.

En parallèle des ateliers de prospective, les étudiants étaient invités à présenter et questionner ce qui pouvait nourrir leurs imaginaires lors d’un « quart d’heure inspirant » (une innovation, de la science-fiction…) et travaillaient sur les questions éthiques qui naissent de la projection dans le futur des innovations technologiques. Les ateliers leur ont permis d’identifier les parties prenantes qui agissent au sein du secteur d’activité qu’ils avaient choisi, ainsi que les rapports de force. Ils ont essayé d’anticiper les facteurs de changements qui peuvent modifier les paramètres de leur secteur (l’énergie, les ressources, l’investissement ou le désinvestissement de l’État…), et ont vu leur réflexion nourrie par des interventions de professionnels.

Et lors d’un forum où étaient également invités des enseignants et des acteurs extérieurs, les 59 scénarios souhaitables produits ont été présentés et soumis au débat, avant de donner lieu à l’élaboration d’un plan d’action. 

 

Des pistes d’amélioration pour 2024-2025

Après une première année expérimentale, qui a vu la constitution d’une équipe de 21 enseignants très motivés, si l’initiatrice de ce nouvel enseignement est satisfaite de l’orientation qui a été choisie pour concevoir ce cours – « mettre les étudiants dans une dynamique positive et réflexive par rapport aux futurs » – des changements sont d’ores et déjà envisagés pour améliorer la « cuvée » 2024-2025. 

Il s’agira notamment de rallonger le temps d’échange final, pour lequel les étudiants ont exprimé des attentes fortes, de diminuer la taille des groupes, et, globalement tout au long du semestre, de s’attacher à nourrir davantage leur réflexion afin de les amener à « rentrer à fond dans les sujets, pour pouvoir mieux les questionner », souligne l’enseignante. Comment ? En faisant intervenir davantage de professionnels, par exemple, en renforçant la diversité des points de vue (en mélangeant les élèves de départements différents, en instaurant des échanges avec des étudiants à l’étranger) et ainsi de les faire davantage travailler sur l’interculturalité. « Il s’agira de leur apprendre à prendre en compte la notion de culture au sens large », résume Nathalie Negrel. « Ce qui implique de les amener à se décentrer : savoir regarder dans le futur mais aussi dans le passé, les confronter à des démarches qui ont été élaborées ailleurs, des visions du monde différentes, leur apprendre à identifier et comprendre leurs propres biais, leurs idées reçues… C’est vraiment un des enjeux forts de ce cours : qu’ils ouvrent un peu la fenêtre pour que leur positionnement soit éclairé ! »

 

Rédaction : Camille Pons, journaliste

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